Pas du tout fan de tout ce qu'on peut appeler le "développement durable". Pourtant après 8 ans comme ingénieur au ministère de la défense c'est bien dans l'environnement et le développement durable que je me suis reconverti : Mastère spécialisé éco-conseiller, analyse et gestion de l'environnement, le généraliste du développement durable, la plus vieille formation de France dans le domaine avec ses 22 promotions déjà ! Vous dire si j'ai été bien formé sur la question. Et 4 ans sous la grisaille alsacienne en prime
Puis j'en suis revenu. Développement (économique) et durable c'est une espèce d'hérésie. C'est le green washing de nos politiques et industriels ou comment continuer à faire la même chose en faisant taire l'opinion publique. Il y a plein de gens de bonne foi qui entrent dans ce trip persuadés "d'agir bien" : toi et moi quand on porte les cartons au "recyclage", les élus des petites communes qui installent des panneaux solaires ou autres systèmes verts. Mais crois moi, il y en a chez les "grands" qui se marrent bien en regardant ça de haut. Tout ça c'est des marchés et du pognon point barre.
Le vélo électrique, je veux bien lui reconnaître une vertu : celle de mettre sur un vélo des personnes qui n'y seraient pas venues autrement. En espérant qu'un jour, en panne de batteries, elles s'aperçoivent qu'un vélo roule très bien sans ça (bon à 40 kg le bestiau c'est quand même moins rigolo qu'un vrai beau vélo). Le vélo en lui même est la plus belle invention humaine en termes de déplacements : celui qui a multiplié par 5 le rayon d'action de l'humain sans apport extérieur et avec une fatigue minime. Le vélo électrique ne lui arrive pas à la cheville de ce point de vue : plein de technologie complexe et polluante pour un rayon d'action plus faible.
Quant au photovoltaïque c'est le summum du tartuffe. Obtenir les matières premières, les transformer, fabriquer les panneaux, les distribuer, les récupérer et les recycler en fin de vie consomme à peu près autant d'énergie que ce qu'ils vont produire durant leur vie (si on veut bien dépolluer à toutes les étapes, certains calculs sont plus optimistes mais négligent la dépollution complète). Bilan énergétique : zéro ! En gros c'est du CO2 ou de l'uranium stocké différemment. A la limite, de ce point de vue c'est pas grave, bilan nul. Ce qui est plus grave, c'est que présentés comme des merveilles d'énergie renouvelable, ils ne sont pas considérés pour ce qu'ils sont (du CO2 ou de l'uranium) mais comme une clé pour l'avenir. Une fois de plus c'est du greenwashing et rien d'autre...
Le seul avantage des panneaux photovoltaïques, c'est l'électrification de sites isolés où justement, comme on n'a qu'une quantité limitée d'électricité, on l'économise plus que si elle arrive presque illimitée à la prise. C'est ce que j'ai compris en parlant avec un copain qui habite dans la montagne au dessus de chez moi (mais pas en Ardèche, dans le Gard), qui fabrique des caisses pour instruments de musique, n'est pas raccordé au réseau et roule tout le temps à vélo (parfois avec une remorque électrifiée quand il doit remonter les 800m de D+ qui le conduisent chez lui avec une lourde charge). Autant vous dire que la seule fois où j'ai roulé avec lui, il a fait 2 fois plus de bornes que moi, 3 fois plus de D+ mais il m'a tué quand même
Partant de là c'est quoi ce Sun Tour ? Ni plus ni moins qu'un voyage en cyclomoteur sauf que la pollution est décalée dans le temps. Mais présenté comme ça, ça aurait tout de suite moins d'attrait. Rallions la Chine en pocket bike. Non franchement ça le fait pas. Pourtant...
Bon ceci n'engage que moi, mais je m'y engage quand même